COLLOQUE : la formation policière hier, aujourd'hui et demain – 2 DÉcembre 2021 (en ligne)

Dans le cadre des 75 ans de sa fondation, l’Institut Suisse de Police (ISP), basé à Neuchâtel, a organisé un colloque en ligne trilingue qui a abordé les développements, défis, bonnes pratiques et innovations dans le domaine de la formation policière.

Cet événement visait notamment à jeter un pont entre la police et la science, entre les personnes qui exercent la profession policière et celles qui mènent des recherches sur cette profession. Des spécialistes suisses mais également des expertes et experts internationaux sont intervenu∙e∙s durant cette conférence.

Vous pouvez télécharger les présentations des intervenantes et intervenants ainsi que du matériel complémentaire ci-dessous.

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PROGRAMME

  • 08h45 – 09h15
    OUVERTURE DU CONGRÈS ET INTRODUCTION Stefan Blättler | Stefan Aegerter
    08h45 – 09h15
    Modération des sessions plénières

    CECILIA STEBLER (Institut Suisse de Police)

    intervenants
    STEFAN BLÄTTLER (Institut Suisse de Police, Police cantonale bernoise)

    Stefan Blättler a étudié à la faculté de droit de l’Université de Neuchâtel et a obtenu son doctorat en droit en 1987. En 2006, il est devenu commandant de la Police cantonale bernoise, poste qu’il occupera jusqu’à la fin de l’année 2021. Parallèlement à ses fonctions au sein de la Police bernoise, Stefan Blättler siège dans différentes commissions nationales et internationales. Il a notamment été président de la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse (CCPCS) et préside également le Conseil de fondation de l’ISP jusqu’à la fin de l’année. 

    STEFAN AEGERTER (Institut Suisse de Police)

    Stefan Aegerter a obtenu un diplôme fédéral d’officier de carrière auprès de l’Académie militaire à l’EPFZ en 2004. Après avoir exercé cette fonction pendant plusieurs années, il a rejoint en 2016 l’Institut Suisse de Police à Neuchâtel, où il occupe, depuis 2020, le poste de vice-directeur. Il en assure également la direction ad interim jusqu’à la fin de l’année 2021. En outre, Stefan Aegerter est membre de la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse (CCPCS) et chef du projet CGF. Il siège notamment au comité stratégique du Centre de politique de sécurité à Genève ainsi qu’à la direction du programme du DAS Modern Policing à la FHNW, et préside les commissions nationales d’examen « Policière / Policier avec brevet fédéral / diplôme fédéral ». Au sein de l’état-major du gouvernement, il occupe la fonction de sous-chef d’état-major de la planification au grade de colonel.

  • 09h15 – 09h45
    exposé L’ISP au service de la formation policière : hier, aujourd’hui et demain cyril amberg
    09h15 – 09h45
    Résumé

    Au cours des 75 ans de son existence, l’Institut Suisse de Police (ISP) a connu un accroissement et un élargissement de ses prestations au service des polices suisses. Ce développement ne s’est toutefois pas déroulé de manière linéaire et il est possible d’identifier différentes phases. S’appuyant tant sur des sources internes que sur les archives de presse des quotidiens neuchâtelois, l’exposé tentera de mettre en évidence ces différentes phases et d’identifier les constantes qui ont marqué l’histoire de l’Institut depuis ses débuts. Au-delà de la formation continue, son cœur de métier, l’ISP a développé différentes autres prestations de formation, dont le rôle et l’importance ont varié au fil des ans. Parallèlement, la transformation numérique graduelle touche désormais l’ensemble des prestations proposées. Aujourd’hui et dans une perspective d’avenir, l’Institut se trouve confronté à de nouveaux défis et de nouvelles attentes dans son rôle de centre national pour la formation des polices.

     

    INTERVENANT
    CYRIL AMBERG (Institut Suisse de Police)

    Cyril Amberg est actuellement membre de la direction de l’Institut Suisse de Police (ISP), où il est en charge, depuis 2020, du domaine « Recherche, Enseignement, CentreDoc, Service linguistique ». Titulaire d’une licence et d’un diplôme d’études approfondies en relations internationales (spécialisation : droit international) de l’Institut de hautes études internationales et du développement, il a rejoint l’ISP en 2011 et y a exercé différentes fonctions, après avoir œuvré dans les domaines de la coopération internationale et de la traduction en début de carrière. Il est par ailleurs rédacteur en chef de format magazine – Revue de formation et de recherche policières depuis 2017 et représente l’Institut au sein de l’Assemblée générale du réseau FRANCOPOL depuis 2013.

  • 09h45 – 10h15
    EXPOSÉ Vérités (re)construites : effets des distorsions cognitives dans l’activité policière et contre-stratégies efficaces Franziska Hofer | Martin Lory
    09h45 – 10h15

    Résumé

    Conformément à l’art. 139 CPP, l’objectif de toute instruction pénale est d’établir la vérité. Selon l’art. 306 CPP, la police doit établir les faits constitutifs d’une infraction. Or, comment faire cela de manière objective ? Qu’est-ce qui est vrai ? À quel moment peut-on se tromper ? Les normes ISO CEI 17020 et 17025 contiennent des exigences relatives à l’impartialité et à la gestion des distorsions (biais). Répondre à ces exigences pose plusieurs défis. Dans les situations complexes ou de grande incertitude, le cerveau a recours à l’heuristique. Cette méthode réduit la complexité et peut s’avérer utile en fonction de la situation. Cependant, cela rend notre cerveau sujet aux distorsions. Par conséquent, différentes mesures sont nécessaires pour diminuer les effets de ces distorsions. Cet article offre un condensé des progrès scientifiques dans ce domaine, donne un aperçu de la formation continue « Vérités reconstruites » (« Rekonstruierte Wahrheiten ») et présente des approches pour contrer ces distorsions.

     

    INTERVENANT·e·S
    FRANZISKA HOFER (brainability)

    Franziska Hofer est psychologue cognitive et experte en facteurs humains. Après avoir obtenu son doctorat en 2006, elle a contribué à la mise en place du service Recherche & Développement de la Police de l’aéroport, Police cantonale de Zurich, et a lancé et géré de nombreux projets de recherche appliquée liés à l’aviation civile (notamment sur les thèmes de la reconnaissance comportementale, faciale et de la tromperie). Elle a également participé à divers groupes de travail et comités internationaux dans le domaine de l’aviation civile. Elle enseigne, par ailleurs, dans diverses hautes écoles et publie régulièrement dans des revues internationales. Elle est cofondatrice et associée de brainability GmbH, une entreprise qui développe le potentiel des individus et des organisations. Elle propose ainsi des formations sur la prise de décision en situation d’incertitude, la détection de la tromperie et la gestion des conflits.

    MARTIN LORY (Forensisches Institut Zürich)

    Martin Lory a grandi dans le canton de Saint-Gall. Il a étudié l’ingénierie électrique à l’EPFZ et a obtenu son doctorat dans le domaine du calcul des réactances subtransitoires des turbogénérateurs en utilisant la méthode des éléments finis (MEF). Fils de psychologue, il voulait se tourner vers les sciences solides. Depuis 24 ans, il met ses connaissances techniques au profit de la police technique et scientifique au sein de l’Institut forensique de Zurich (FOR), en tant que responsable de département (incendies, armes à feu, taser). Il est père de quatre enfants adultes et vit à Zurich. À l’âge de 56 ans, il a repris des études à l’EPFZ en statistiques appliquées. Il s’est toujours intéressé au fonctionnement du cerveau humain, d’où l’idée de cette formation continue.

  • 10h15 – 10h30
    Pause
  • 10h30 – 11h00
    EXPOSÉ Améliorer le transfert de la formation aux compétences relationnelles au sein de la Police néerlandaise Jolanda A. Botke
    10h30 – 11h00

    Résumé

    Les compétences relationnelles, dites « soft skills », des collaboratrices et collaborateurs étant de plus en plus importantes pour mener à bien leurs activités, les organisations dépensent beaucoup d’argent pour les former. Cependant, il est souvent difficile de savoir dans quelle mesure cette formation est efficace. Cette étude montre que les résultats du transfert après une formation aux compétences non techniques se déroulent selon un processus par étapes, qui commence par la motivation à transférer, suivie de l’utilisation de nouvelles compétences. Cette utilisation des compétences peut ensuite se traduire par une amélioration des performances. En outre, la recherche actuelle a révélé que, puisque le caractère ouvert des compétences non techniques peut conduire à de nombreux types de résultats dans de nombreux contextes différents (même des résultats de transfert non souhaités), il est essentiel d’être spécifique quant au type, au contexte et à la période de performance (occurrence et mesure) pour avoir une idée de la réussite du transfert. À chaque étape du transfert, des obstacles au transfert peuvent exister. Par conséquent, un transfert réussi nécessite également la désactivation ou la minimisation des obstacles existants.

     

    INTERVENANTE
    JOLANDA A. BOTKE (Tilburg University/Pelikaan Performance Advies)

    Jolanda Botke (1967) a étudié les technologies de l’éducation à l’Université de Twente et a travaillé comme consultante et gestionnaire de programme. En 2014, elle a commencé un doctorat sur le transfert de la formation aux « soft skills » à l’Université libre d’Amsterdam. Pour ses recherches, elle a travaillé en étroite collaboration avec l’Académie de police des Pays-Bas. Elle est actuellement chargée de cours à l’Université de Tilburg et conseillère pédagogique au sein de « Pelikaan Performance Advies », société qu’elle a fondée. Dans ces deux fonctions, elle poursuit son travail sur le transfert de la formation. Elle soutiendra son doctorat le 18 novembre 2021.

  • 11h00 – 11h30
    EXPOSÉ Compétences psychosociales à la police pour faire face à l’agressivité et au refus Raoul Jaccard
    11h00 – 11h30

    Résumé

    D’un continent à l’autre, les polices connaissent des réalités radicalement différentes. Des violences ou discriminations policières survenues à l’autre bout du monde suscitent l’indignation et la mobilisation jusque dans nos contrées. Dans une société qui fait la part belle aux libertés individuelles et à l’expression de soi, à l’heure où les réseaux sociaux agissent comme une caisse de résonance pour tout type d’opinions, les polices ne sont pas épargnées. De fréquents raccourcis et amalgames sont formulés par certain·e·s concitoyen·ne·s. Médias et politicien·ne·s s’emparent du sujet pour demander des comptes. Dans ce contexte de plus en plus sensible, nos corps de police ont un devoir de transparence et d’explication. Ils peuvent saisir l’occasion, d’une part, d’expliquer comment ils font face à ces enjeux et, d’autre part, de réfléchir à ce qui pourrait encore être développé. Trois domaines sur lesquels les corps de police travaillent pour assurer un bon niveau de compétences psychosociales des policières et policiers seront abordés : le recrutement, la formation et le coaching.

     

    INTERVENANT
    RAOUL JACCARD (Police neuchâteloise)

    Après avoir travaillé 15 ans avec des adolescent·e·s placé·e·s par la justice, Raoul Jaccard s’est plus particulièrement intéressé à la question des compétences de désescalade conflictuelle pour les professionnel·le·s assumant une fonction d’autorité. Il a mené une recherche-action sur ce sujet au sein de l’ancienne police municipale de La Chaux-de-Fonds et a rejoint les rangs de la Police neuchâteloise dès 2011. Dans le cadre de ses fonctions, il est amené à former les aspirant·e·s de police au Centre interrégional de formation de police (CIFPol) et intervient ponctuellement au profit de l’Institut Suisse de Police (ISP), notamment lors des cours de formation continue Négociation en situation de crise, Gestion des menaces et en participant à la rédaction de moyens d’enseignement (Psychologie Policière, Pyramide de facteurs de risque).

  • 11H30 – 12H00
    DISCUSSION ET CONCLUSION DE LA MATINÉE
  • 12h00 – 13h00
    Pause
  • 13h00 – 14h20
    Workshop 1 Coopération et échange de bonnes pratiques (FR/DE) Patrice Cardinal | Jürg Bissegger | Sébastien Jaquier
    13h00 – 14h20
    MODÉRATION : Dilini Jeanneret (Institut Suisse de Police), Sarah Tschan (Institut Suisse de Police)
    FRANCOPOL : RÔLE ET PROJETS DU RÉSEAU

    Résumé

    Le réseau international francophone de formation policière – FRANCOPOL – est un organisme de concertation et de coopération qui a pour mission de favoriser la mise en commun des meilleures pratiques, des recherches et des réflexions dans les domaines de la formation et de l’expertise policières. Le réseau regroupe une soixantaine d’organisations provenant d’une vingtaine de pays de l’espace francophone ayant en commun la volonté de s’associer pour partager et faire émerger les nouvelles tendances inspirées des meilleures pratiques policières. Le réseau compte dix comités techniques qui œuvrent à la réalisation de projets et de rencontres dans des secteurs d’action bien définis, tels que le comportement policier, la cybercriminalité et la lutte contre les violences faites aux mineur·e·s et aux femmes, pour ne nommer que ceux-ci. Depuis 2008, au fil des années, FRANCOPOL a mis sur pied plusieurs projets qui font la fierté du réseau. Que ce soit la rédaction de différents ouvrages de référence ou le développement et la diffusion de formations sur le terrain, on peut dire que FRANCOPOL est résolument engagé dans une volonté de coopération et l’échange de bonnes pratiques entre les différents acteurs francophones du secteur policier.

     

    PATRICE CARDINAL (FRANCOPOL)

    Policier à la Sûreté du Québec depuis plus de 21 ans, l’inspecteur-chef Patrice Cardinal a eu l’occasion d’accumuler les expériences dans plusieurs domaines policiers, dont la surveillance du territoire, la prévention de la criminalité, le renseignement criminel, les mesures d’urgence. Il cumule aussi plusieurs années d’expérience dans différentes fonctions de gestion. Nommé directeur des communications et des relations internationales le 26 octobre 2020, l’inspecteur-chef Cardinal s’est également vu confier le poste de Secrétaire général de FRANCOPOL. Titulaire d’un baccalauréat en gestion des communications, il gère maintenant, au sein de son organisation, les communications stratégiques ainsi que les relations internationales, en plus des mandats relatifs au patrimoine et au protocole. À titre de Secrétaire général de FRANCOPOL, l’inspecteur-chef Cardinal s’acquitte notamment de fixer les objectifs stratégiques de l’organisme et veille au développement de la coopération policière ainsi qu’au transfert des compétences à travers le réseau.

    QUINZE ANNÉES DE FORMATION DE CONDUITE COMMUNE AUX PARTENAIRES FEUX BLEUS DU CANTON

    Résumé

    En 2004, la Police cantonale bernoise a défini les procédures à suivre en matière de gestion des événements. Celles-ci déterminent qui a quelles tâches et responsabilités à quel moment, et comment la collaboration avec les partenaires de la protection de la population doit se dérouler durant les événements. Ces procédures s’appuient sur la loi sur la protection de la population ainsi que sur l’ordonnance y afférente. Par conséquent, elles s’appliquent également à nos organisations partenaires de la protection de la population (sapeurs-pompiers, ambulance, protection civile, care team, services techniques, organes civils de conduite). Il a été établi que les événements devaient être coordonnés par la police et que celle-ci devait également mandater au besoin une personne chargée de la direction générale des opérations. Tout s’est donc déroulé selon le mot d’ordre suivant : « Si la gestion des événements est commune, la formation doit l’être également ! » Selon ce mot d’ordre, il a été décidé de proposer des cours de conduite d’engagements communs et éprouvés et d’exploiter des centrales d’engagement cantonales communes à Berne et Bienne. Ainsi, tous les éléments appris en commun sont aussi mis en pratique ensemble et constamment contrôlés au moyen de missions réelles. Cela permet également d’optimiser la formation en conséquence.

     

    JÜRG BISSEGGER (Police cantonale bernoise)

    Depuis la fin de sa formation à l’école de police en 1987, Jürg Bissegger a travaillé dans différents domaines de la Police cantonale bernoise. Il occupe actuellement le poste de chef de la coordination des engagements. Dans le cadre de cette activité, il est responsable de formations de conduite, de planifications d’interventions, de grands exercices pratiques et du domaine de la police du lac. Il participe également à différents groupes de travail et projets. En outre, il est chef d’état-major de l’organe de conduite cantonal. Parallèlement à son expérience professionnelle, Jürg Bissegger possède un Certificate of Advanced Studies « Conduite des Engagements de Police » (CAS FIP) ainsi qu’une formation de « formateur avec brevet fédéral ».

    LA RA&D ET LA FORMATION CONTINUE, DEUX PILIERS DE L’ILCE AU SERVICE DE LA FORMATION POLICIÈRE

    Résumé

    La complexification des phénomènes criminels, notamment liée aux développements informatiques, impacte le travail de police. Les connaissances, voire les compétences des policières et policiers, doivent évoluer au rythme de l’évolution de ces phénomènes. Réagir ne suffit plus, il est désormais essentiel d’anticiper les évolutions. C’est dans ce contexte que les apports des travaux de recherche sur des thématiques en lien avec la pratique policière peuvent être décisifs. Prévention, détection et investigation correspondent à trois domaines bien spécifiques de la lutte contre la fraude dans lesquels l’ILCE a de longue date développé des outils, notamment de formation. À ces domaines s’ajoute désormais la perturbation des phénomènes criminels, lorsqu’il est particulièrement difficile, voire impossible, de faire cesser les phénomènes. L’ILCE développe, en collaboration avec plusieurs institutions, des outils dans ce domaine qui viennent compléter l’arsenal des moyens mis en œuvre pour lutter contre les phénomènes cybercriminels.

     

    SÉBASTIEN JAQUIER (Institut de lutte contre la criminalité économique)

    Doyen de l’ILCE (Institut de lutte contre la criminalité économique de la Haute école de gestion Arc, HES-SO, Haute école de Suisse occidentale), Sébastien Jaquier est informaticien de gestion et économiste d’entreprise. Titulaire d’un MAS LCE, il s’engage notamment dans les domaines liés à la formation policière en matière de criminalité économique et de cybercriminalité.

  • 13h00 – 14h20
    Workshop 2 Modèles de la formation policière de base (DE) Stefan Aegerter | Peter Lamplot | Micha Fuchs | Albin Muff
    13h00 – 14h20
    MODÉRATION : Anojen Kanagasingam (Institut Suisse de Police), Christiane Stieger (Institut Suisse de Police)
    « CONCEPT GÉNÉRAL DE FORMATION 2020 » – ADAPTATION DU SYSTÈME DE FORMATION DE BASE DE LA POLICE

    Résumé

    Dans le cadre du Concept général de formation (CGF) 2020, mis en place sur mandat de la Conférence des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et police (CCDJP), la formation policière de base est répartie sur deux phases successives, d’environ une année chacune. Ainsi, la première phase de la formation se déroule dans les écoles de police et la seconde dans le corps d’appartenance. À l’issue de la première phase de formation (année en école), les apprenant·e·s passent l’examen préliminaire, appelé « Examen de la capacité opérationnelle » (ECO). La réussite de cet examen intermédiaire est indispensable pour pouvoir entamer la seconde phase de formation (année pratique) dans le corps d’appartenance. L’examen principal, appelé « Examen professionnel » (EP), clôt la seconde année. Ces deux examens se déroulent dans toute la Suisse, dans des conditions uniformes. Dans le cadre de cette réorganisation de la structure et du contenu de la formation, l’orientation vers les compétences opérationnelles revêt une importance capitale. L’objectif est de permettre aux apprenant·e·s d’effectuer des tâches et des activités professionnelles de leur propre initiative, de manière ciblée, appropriée et flexible.

     

    STEFAN AEGERTER (Institut Suisse de Police)

    Stefan Aegerter a obtenu un diplôme fédéral d’officier de carrière auprès de l’Académie militaire à l’EPFZ en 2004. Après avoir exercé cette fonction pendant plusieurs années, il a rejoint en 2016 l’Institut Suisse de Police à Neuchâtel, où il occupe, depuis 2020, le poste de vice-directeur. Il en assure également la direction ad interim jusqu’à la fin de l’année 2021. En outre, Stefan Aegerter est membre de la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse (CCPCS) et chef du projet CGF. Il siège notamment au comité stratégique du Centre de politique de sécurité à Genève ainsi qu’à la direction du programme du DAS Modern Policing à la FHNW, et préside les commissions nationales d’examen « Policière / Policier avec brevet fédéral / diplôme fédéral ». Au sein de l’état-major du gouvernement, il occupe la fonction de sous-chef d’état-major de la planification au grade de colonel.

    LE SYSTÈME DE FORMATION DE LA POLICE AUTRICHIENNE

    Résumé

    En tant que division I/9 du ministère de l’Intérieur de la République d’Autriche, la Sicherheitsakademie (SIAK) est chargée de la formation de base, mais aussi en partie de la formation continue de la Police autrichienne. La responsabilité des formations spécialisées incombe, quant à elle, à chaque service spécial de la police. La formation de base de 24 mois de la Police autrichienne, organisée au sein de la SIAK, se déroule dans les 12 centres de formation. Elle est composée d’une partie théorique de 12 mois, d’un stage de trois mois, d’une autre partie théorique de cinq mois suivie d’un examen officiel, puis d’un engagement sur le terrain de quatre mois au sein d’un hôtel de police. Après avoir réussi l’ensemble des examens requis dans le cadre de la formation de base ainsi que l’examen officiel organisé devant une commission, les aspirant·e·s obtiennent le titre d’« inspectrices / inspecteurs ». Afin de pouvoir être engagé·e·s en tant que « fonctionnaires responsables », les candidat·e·s doivent attester d’une expérience de trois ans dans une activité de conduite et se soumettre à une procédure de sélection. Ce n’est qu’après qu’il leur est possible de suivre une formation continue de neuf mois, qui leur permet de se spécialiser en droit, en formation aux interventions et en formation de conduite. Depuis 2006, la formation des officières et officiers se déroule dans les corps de garde de la Police fédérale au niveau tertiaire, sous la forme du Bachelor spécialisé « Conduite de police ». Le Master « Gestion stratégique de la sécurité » constitue une autre offre de formation continue destinée aux cadres du ministère de l’Intérieur autrichien. Réussir ce Master peut constituer un prérequis pour avoir la possibilité d’être nommé·e à un poste dont les fonctions sont les plus élevées au sein du ministère de l’Intérieur.

     

    PETER LAMPLOT (Sicherheitsakademie des österreichischen Bundesministeriums für Inneres)

    Peter Lamplot, 57 ans, est marié et a deux enfants. Il exerce la profession policière depuis 1982. Après avoir suivi la formation de base, il a travaillé comme agent de patrouille à Vienne. Une fois sa formation de fonctionnaire responsable achevée, il est devenu en 1995 chef d’équipe au sein de la police uniformée. Entre 1998 et 2000, alors titulaire de la formation de fonctionnaire supérieur, qui durait deux ans à l’époque, il a occupé le poste d’officier de police dans différents services au sein de l’ancienne direction de la Police fédérale de Vienne. Depuis 2001, il travaille au ministère de l’Intérieur, d’abord en tant que responsable de la formation continue de la police. Lorsque la Sicherheitsakademie du ministère de l’Intérieur a été fondée en tant que principal centre de formation de base et continue des agent·e·s de la police et du ministère de l’Intérieur, Peter Lamplot occupa différentes fonctions dans la coopération internationale, plus particulièrement dans le domaine de la formation policière. Le Zentrum für internationale Angelegenheiten de la Sicherheitsakademie avait également été créé à l’époque à cette fin. Depuis lors, Peter Lamplot y a exercé différents postes ; il est actuellement chef adjoint du Centre. Dans le cadre de la formation continue de la police en Autriche, il est également conférencier dans les domaines de l’éthique policière, de la lutte contre les discriminations, de la conduite et de la gestion de projets.

    ENJEUX POUR LA FORMATION POLICIÈRE À L’HEURE DES CHANGEMENTS SOCIÉTAUX ET NUMÉRIQUES. CONCEPTS PROPOSÉS PAR LA POLICE BAVAROISE

    Résumé

    Le principal objectif de la formation policière est de préparer les policières et policiers en devenir à leur future profession et aux exigences en constante évolution. La formation de la Police bavaroise de deuxième niveau de qualification est constituée de trois volets différents, qui sont reliés de manière pluridisciplinaire. En plus de l’enseignement des compétences métier, la transmission des compétences opérationnelles et des compétences sociales fait également partie des piliers de la formation de la Police bavaroise. La pandémie de coronavirus a révélé qu’il y a une véritable nécessité d’agir dans le domaine de la numérisation (p. ex. moyens d’enseignement et d’apprentissage, formes d’enseignement). L’accent est donc mis, outre sur la configuration de la formation policière de base, sur les enseignements tirés ainsi que sur les processus décisionnels déjà achevés concernant une numérisation complète de la formation policière et les changements méthodologiques et didactiques qui y sont associés, tant pour les aspirantes et aspirants que pour le corps enseignant.

     

    MICHA FUCHS (Bayerische Bereitschaftspolizei)

    Depuis 2018, Micha Fuchs travaille au sein de la division Formation et perfectionnement de la Bereitschaftspolizei de Bavière. Ses principaux domaines d’activité comprennent le développement méthodologique de la formation policière de base ainsi que son évaluation, notamment dans la numérisation, les performances aux examens et la formation du corps enseignant. Par ailleurs, Micha Fuchs prépare une thèse en recherche empirique dans le domaine de l’éducation à l’Université de Bamberg. Avant de rejoindre la Police bavaroise, Micha Fuchs a étudié la pédagogie et la psychologie (BA) à l’université de Iéna, les sciences de l’éducation (MA) à l’Université libre de Berlin et a travaillé pendant quatre ans comme responsable de séminaires et conseiller auprès d’adolescent·e·s et de jeunes adultes. Il est également conseiller et coach systémique certifié (Deutsche Gesellschaft für Systemische Therapie, Beratung und Familientherapie, DGSF).

    ALBIN MUFF (Bayerische Bereitschaftspolizei)

    Albin Muff coordonne les tâches pédagogiques spécialisées en matière de formation de base et de perfectionnement au sein de la Police bavaroise. Il a étudié la pédagogie ainsi que le travail social et a obtenu son doctorat avec une thèse sur la pédagogie par l’expérience. Plus récemment, il a participé à des projets scientifiques en collaboration avec des universités, notamment sur l’éducation physique dans la police, sur l’efficacité de l’entraînement sur le terrain (avec l’Université de Würzburg), sur la méthode de classe inversée dans l’enseignement du droit (avec l’Université technique de Munich) et sur l’évaluation de la formation continue en tchèque pour la police des frontières (avec l’Université Charles de Prague).

  • 13h00 – 14h20
    Workshop 3 Contrôles de personnes, détection de comportements, formation policière (DE/EN) Signe Maria Ghelfi | Carla Fumagalli | Jos Kuppens | Franziska Hofer
    13h00 – 14h20
    MODÉRATION : Cyril Amberg (Institut Suisse de Police), Cecilia Stebler (Institut Suisse de Police)
    CONTRÔLER ET ÊTRE CONTRÔLÉ·E – LA VALEUR DU TRAVAIL POLICIER FONDÉ SUR DES PREUVES

    Résumé

    Les missions de la police sont clairement inscrites dans la loi, mais quels sont les mécanismes permettant d’évaluer le travail de la police ? Les « bonnes pratiques » sont souvent basées sur l’expérience plutôt que sur des données objectives ; ce qui n’est pas une mauvaise chose, mais cela risque de nous faire passer à côté d’opportunités. Par exemple, la notion d’imprévisibilité vise le caractère aléatoire, mais elle a encore besoin d’un cadre systématique afin d’être moins sujette aux tendances humaines naturelles telles que la routine ou les préjugés. À l’aéroport de Zurich, la Police cantonale a intégré l’imprévisibilité dans son concept sécuritaire, en effectuant notamment une série de contrôles aléatoires. Pour fournir des données et identifier les éventuelles lacunes, nous avons mené un sondage en ligne. Sur la base de ces informations, une boîte à outils a été élaborée en étroite collaboration avec les praticiennes et praticiens. L’étude montre l’importance d’une évaluation objective et l’avantage d’un travail policier systématique, non seulement pour aider les policières et policiers à développer des capacités de réflexion critique pendant leur travail, mais aussi en fournissant des indications qui peuvent être intégrées dans la formation.

     

    SIGNE MARIA GHELFI (Police cantonale de Zurich/fedpol)

    Signe Maria Ghelfi, Dr ès sc. EPFZ, dirige le service Recherche & Développement de la Police cantonale de Zurich – Police de l’aéroport. Elle a étudié la psychologie sociale, l’ethnologie et l’histoire à l’Université de Zurich et a ensuite obtenu un doctorat en psychologie de la décision et du comportement à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). Dans son travail, elle est passionnée par les relations avec les différentes parties concernées et par la volatilité et la complexité des thématiques. Signe coordonne et dirige des projets de conseil et de recherche appliquée sur divers aspects de la sécurité aéroportuaire, des facteurs humains et de la psychologie policière. Elle soutient notamment le transfert scientifique de la recherche vers le programme ASPECT et représente la Suisse dans des groupes de travail internationaux. En outre, elle a une fonction de conseil dans le développement et l’optimisation de la sécurité aéroportuaire, notamment dans les processus opérationnels et organisationnels, l’évaluation des nouvelles technologies et le contrôle-qualité.

    CARLA FUMAGALLI (Police cantonale de Zurich)

    Carla Fumagalli est collaboratrice scientifique au service Recherche & Développement de la Police cantonale de Zurich – Police de l’aéroport. Intéressée très tôt par les thématiques de psychologie policière et juridique, elle a étudié la criminologie et le droit pénal en plus de la psychologie. En tant qu’employée à temps partiel d’un prestataire de services de sécurité privée, elle a pu se faire une première idée de la branche et a effectué, après son master, un stage dans le domaine de l’expertise médico-légale et psychiatrique. Parmi ses sujets d’étude, Carla Fumagalli se concentre sur les évaluations des risques et de crédibilité, ainsi que sur la psychologie clinique et la psychologie de la personnalité. Active depuis de nombreuses années sur des projets au sein de la Police cantonale de Zurich, elle a également traité en profondeur des thèmes liés à la sécurité aérienne et à la police tels que l’imprévisibilité et, en particulier, la détection des comportements. Dans son travail, elle apprécie la variété des sujets, la proximité avec la pratique et le contexte international.

    RECHERCHES CONSACRÉES AUX DISCRIMINATIONS ET AU PROFILAGE ETHNIQUE PAR LA POLICE AUX PAYS-BAS
    JOS KUPPENS (Bureau Beke)

    Jos Kuppens travaille depuis 2005 en tant que chercheur senior au sein de Bureau Beke. Bureau Beke est une agence de recherche criminologique basée à Arnhem (Pays-Bas) qui travaille fréquemment à la demande du Ministère de la justice, de la police ou des communes. Sociologue de formation, Jos Kuppens s’est ensuite spécialisé en criminologie au fil du temps.

    ASPECT® – DÉTECTION DES COMPORTEMENTS : QUAND SCIENCE ET PRATIQUE VONT DE PAIR

    Résumé

    Détecter précocement les intentions malveillantes et les comportements suspects constitue l’une des missions fondamentales de la police. Pour mener à bien cette mission, la Police cantonale de Zurich a mis en place la formation « Analysing Suspicious Persons and Cognitive Training » (ASPECT®). Comme l’étude des mécanismes cognitifs de la détection des comportements est une branche plutôt jeune de la recherche, la Police cantonale de Zurich a elle-même lancé il y a environ dix ans un projet de recherche interdisciplinaire en collaboration avec l’Université de Zurich. Depuis lors, des spécialistes coopèrent étroitement avec des scientifiques afin de développer continuellement ce projet. La présentation donnera un aperçu des origines du projet et des défis qui attendent la recherche relative à ASPECT®.

     

    FRANZISKA HOFER (brainability)

    Franziska Hofer est psychologue cognitive et experte en facteurs humains. Après avoir obtenu son doctorat en 2006, elle a contribué à la mise en place du service Recherche & Développement de la Police de l’aéroport, Police cantonale de Zurich, et a lancé et géré de nombreux projets de recherche appliquée liés à l’aviation civile (notamment sur les thèmes de la reconnaissance comportementale, faciale et de la tromperie). Elle a également participé à divers groupes de travail et comités internationaux dans le domaine de l’aviation civile. Elle enseigne, par ailleurs, dans diverses hautes écoles et publie régulièrement dans des revues internationales. Elle est cofondatrice et associée de brainability GmbH, une entreprise qui développe le potentiel des individus et des organisations.

    SIGNE MARIA GHELFI (Police cantonale de Zurich/fedpol)

    Signe Maria Ghelfi, Dr ès sc. EPFZ, dirige le service Recherche & Développement de la Police cantonale de Zurich – Police de l’aéroport. Elle a étudié la psychologie sociale, l’ethnologie et l’histoire à l’Université de Zurich et a ensuite obtenu un doctorat en psychologie de la décision et du comportement à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). Dans son travail, elle est passionnée par les relations avec les différentes parties concernées et par la volatilité et la complexité des thématiques. Signe coordonne et dirige des projets de conseil et de recherche appliquée sur divers aspects de la sécurité aéroportuaire, des facteurs humains et de la psychologie policière. Elle soutient notamment le transfert scientifique de la recherche vers le programme ASPECT et représente la Suisse dans des groupes de travail internationaux. En outre, elle a une fonction de conseil dans le développement et l’optimisation de la sécurité aéroportuaire, notamment dans les processus opérationnels et organisationnels, l’évaluation des nouvelles technologies et le contrôle-qualité.

  • 14h20 – 14h40
    Pause
  • 14h40 – 16h00
    Workshop 4 Technologies au service de la formation policière (FR/DE) Birgit Harthum | Séolane Bouchoucha | Yvain Tisserand | Michaël Meyer
    14h40 – 16h00
    MODÉRATION : Dilini Jeanneret (Institut Suisse de Police), Sarah Tschan (Institut Suisse de Police)
    EST-CE QUE LES FORMATRICES ET FORMATEURS SONT EN PASSE D’ÊTRE REMPLACÉS ? LEUR RÔLE DANS LA RÉALITÉ VIRTUELLE

    Résumé

    SHOTPROS est un projet de recherche financé par l’UE (Horizon 2020, n° 833672) dont l’objectif est de développer un programme de formation ainsi qu’un système de réalité virtuelle d’assistance permettant aux policières et policiers de prendre les bonnes décisions dans des situations de stress. La formation basée sur des scénarios dans un environnement virtuel dans le milieu policier est de plus en plus intéressante et présente de nombreux avantages évidents : économie de temps, de matériel et de ressources déjà dans la préparation, mais aussi lors du déroulement des formations. Grâce à une technologie de pointe, le traitement audiovisuel de tout évènement qui a lieu durant la formation est simplifié. Cependant, cela a un impact sur le rôle des formatrices et formateurs. Si un système peut théoriquement mesurer tout ce qui se passe, alors quel est le rôle de la formatrice ou du formateur ? Nous approfondirons cette question lors d’un exposé de 15 minutes. Des informations relatives au projet et aux résultats seront présentées lors de la discussion qui s’ensuivra.

     

    BIRGIT HARTHUM (SHOTPROS/USECON)

    Birgit Harthum a étudié l’économie d’entreprise à l’Université de sciences économiques de Vienne et a travaillé pendant plus de dix ans dans la gestion de produits dans l’industrie internationale du logiciel. Son cœur de métier était de faire passer un produit de l’idée au marché et de l’y implanter durablement ainsi que de développer stratégiquement des produits existants de longue date. Elle a toujours axé son travail sur la médiation entre les utilisatrices et utilisateurs, les décideurs et le développement. Ce rôle l’a convaincue de se reconvertir dans le domaine du conseil stratégique chez USECON. En tant que coordinatrice de projets et Business Developer chez USECON, elle est principalement responsable de projets stratégiques ; la gestion de partenaires internationaux et multidisciplinaires est son activité favorite. USECON conseille les entreprises en matière de numérisation et se considère comme le trait d’union entre économie et technologie dans le domaine de l’expérience utilisateur et de l’expérience client. En tant que spin-off universitaire à l’origine, USECON est également active dans la recherche depuis plus de 20 ans et opère dans l’environnement multidisciplinaire à mi-chemin entre la science, la technologie et les utilisatrices et utilisateurs finaux.

    DÉVELOPPEMENT DE LA RÉALITÉ VIRTUELLE DANS LA FORMATION POLICIÈRE : PREMIERS PAS À LA POLICE CANTONALE GENEVOISE

    Résumé          

    La réalité virtuelle (RV) est une technologie émergente avec de nombreuses applications. Les potentialités de l’infrastructure RV envisagée au sein d’un corps de police sont multiples et se définissent à toutes les étapes de la vie professionnelle, dans de nombreux cadres tels que le recrutement, la formation initiale, la formation continue, la formation des cadres, le débriefing ou la mobilité interne. Depuis 2017, la Police cantonale de Genève (PCGE) et l’Université de Genève (UNIGE), par l’intermédiaire du laboratoire de modélisation multimodale des émotions et du ressenti (MMEF lab) du Pr David Rudrauf, ont démontré un vif intérêt pour une collaboration autour de l’application des sciences affectives et de la RV à la formation des métiers de la sécurité. Le centre de formation de la police et des métiers de la sécurité (CFPS) et l’UNIGE ont développé le prototype d’un outil dédié à la formation en RV (2018–2020, financement CFPS) sur une base scientifique solide et innovante, par et sous la direction technique du Dr Yvain Tisserand (MMEF). En parallèle, depuis 2017, six travaux de Master ont été menés sur le sujet. Un doctorat est en cours visant à mieux comprendre, mesurer et optimiser les réactions des policières et policiers en situation de stress, leurs stratégies de régulation émotionnelle et leurs prises de décision relatives à l’usage de la force notamment. « Un entraînement psycho-affectif en réalité virtuelle est-il adapté pour optimiser les comportements tactiques des policières et policiers ? » (Bouchoucha, 2019–), telle est la question de la recherche démarrée en 2019 pour une durée de cinq ans. Subdivisée en trois études, elle se base sur l’entraînement du « drill du carré » lors duquel les apprenant·e·s doivent répondre le plus justement possible à une menace. Les premiers résultats de l’étude 1 seront présentés avec les étapes à venir et les limites identifiées. In fine, il s’agira de comparer l’efficacité de l’entraînement en RV avec l’entraînement classique et d’évaluer l’efficacité des méthodes lors de scénarios emblématiques de police.

     

    SÉOLANE BOUCHOUCHA (Police cantonale genevoise)

    Diplômée d’un Master en psychologie du Travail et des Organisations (Université de Neuchâtel, 2014), Séolane Bouchoucha travaille comme psychologue au sein du service de la Police cantonale genevoise depuis 2015 (recrutement, formation, aide et soutien et développement de projets). Formée à la psychologie d’urgence, elle œuvre en tant qu’intervenante (AVP Police) auprès de la population sur appel de la Police Municipale de Lausanne. À partir de 2016, elle enseigne la psychologie à l’Académie de police de Savatan et participe au développement du domaine « Transfert » qui vise à impliquer et appliquer la psychologie lors des mises en situation d’interventions de police. C’est cette expérience à l’école de police qui a développé son attrait pour l’analyse des situations, la prise de décisions et la régulation émotionnelle en situations ambiguës chez les aspirant·e·s, les policières et les policiers. Depuis 2018, elle est doctorante en psychologie au sein du laboratoire MMER de l’UNIGE. Responsable depuis 2018 de la cellule PSYAU, soit des psychologues présent·e·s lors des auditions d’enfants victimes d’infractions graves (EVIG), elle en assure la coordination en collaboration avec les policières et policiers EVIG. Depuis 2019, elle est responsable du déploiement du programme de formation des TOP® (Techniques d’optimisation du potentiel) au sein de son corps de police.

    YVAIN TISSERAND (Université de Genève)

    Dr Yvain Tisserand est actuellement maître-assistant à l’Université de Genève, au laboratoire de modélisation multimodale des émotions et du ressenti (MMEF lab), au Centre suisse des sciences affectives (CISA). Il a étudié l’informatique graphique à l’Université de Genève et a obtenu son doctorat en informatique sous la direction du Prof. Nadia Magnenat-Thalmann (MIRALab/UNIGE) en 2018. Ses recherches actuelles portent sur la création d’humains virtuels émotionnels pour les expériences de réalité virtuelle et sur la création d’outils appliqués afin d’apporter ses compétences en informatique graphique dans divers domaines tels que la réduction de la douleur chez l’enfant aux urgences pédiatriques et la création d’outils immersifs ayant pour objectif la sensibilisation aux problématiques liées aux changements climatiques. Il est impliqué depuis 2018 dans la conception et l’implémentation d’outils de simulation interactifs en RV pour la formation des forces de l’ordre. Il a créé divers prototypes permettant de tester l’utilisation de la RV dans différents contextes, tels que le contrôle, en binôme, de personnes en milieu urbain et la sécurisation d’un parking.

    VIDEO-RETEX : UNE APPROCHE FORMATIVE DES BODYCAMS AU SERVICE DU RETOUR D’EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE

    Résumé

    Au cours de la dernière décennie, les forces de police de nombreux pays se sont équipées de caméras-piétons (bodycams). La recherche scientifique sur le sujet s’est aussi étoffée et permet aujourd’hui d’accompagner les organisations policières dans l’évaluation rigoureuse de cette technologie. Trois pistes prometteuses se situent dans l’utilisation des bodycams comme outil de formation, comme support de feedback sur les pratiques policières et comme forme de capitalisation des expériences professionnelles. La composante immersive des images et des sons enregistrés offre en effet une plus-value formative pour apprendre et améliorer les pratiques policières. L’approche dite « Video-Retex™ » développée en dialogue avec plusieurs milieux professionnels de l’urgence (services policiers, sapeurs-pompiers et ambulanciers) sera présentée.

     

    MICHAËL MEYER (Université de Lausanne)

    Michaël Meyer est sociologue et responsable de recherche au ColLaboratoire, unité de recherche spécialisée dans les approches appliquées et participatives, à l’Université de Lausanne. Ses travaux s’intéressent aux transformations contemporaines du travail et à l’évolution des groupes professionnels, avec un intérêt particulier pour l’influence des nouvelles technologies et des images numériques dans les pratiques professionnelles. Ses recherches ont abordé plusieurs aspects de la sécurité publique, par exemple les relations entre sphères policières et médiatiques, ou aussi la collaboration entre les policières et les policiers et les soignant·e·s en psychiatrie lors de la prise en charge de personnes en état mental perturbé. En Suisse, sur le thème de l’innovation policière, il a accompagné entre 2018 et 2020 la mise en place et l’évaluation du test des caméras-piétons (bodycams) dans le canton de Vaud.

  • 14h40 – 16h00
    Workshop 5 Recrutement et entrée dans la profession policière (DE/EN) Dirk Baier | Simon C. Hardegger | Marie-Louise Damen
    14h40 – 16h00
    MODÉRATION : Cyril Amberg (Institut Suisse de Police), Cecilia Stebler (Institut Suisse de Police)
    CHANGEMENTS AU COURS DE LA PREMIÈRE ANNÉE DE FORMATION POLICIÈRE. RÉSULTATS D’UNE ÉTUDE PILOTE SUISSE

    Résumé

    Cette présentation sera l’occasion d’exposer les résultats d’une étude réalisée auprès d’une cohorte d’aspirant·e·s d’une école de police suisse (N = 85). La passation du premier questionnaire a eu lieu en septembre 2020 et celle du deuxième questionnaire un an plus tard. Un grand nombre d’attentes, d’expériences, d’attitudes et de caractéristiques personnelles ont été recueillies. La présentation sera principalement axée sur la question de savoir dans quelle mesure la comparaison des résultats des deux questionnaires révèlera des changements concernant les réponses aux thématiques faisant l’objet de l’étude. Cette dernière permet premièrement d’examiner l’importance que les personnes interrogées accordent à certains éléments en lien avec la profession policière. Deuxièmement, elle permet de recueillir les opinions des personnes sondées sur les caractéristiques inhérentes à la police, telles que le développement de l’engagement, l’ambition professionnelle ou encore le fait d’envisager le recours à la force. Troisièmement et pour finir, l’étude longitudinale porte sur des éléments plus généraux tels que la satisfaction à l’égard de la démocratie, la tolérance, ainsi que les valeurs.

     

    DIRK BAIER (Haute école spécialisée de Zurich – ZHAW)

    Dirk Baier a effectué de nombreuses recherches sur des sujets liés à la police, comme les policières et policiers victimes d’agressions ou encore l’utilisation de bodycams. En outre, il participe à l’analyse de phénomènes criminels précis, notamment la violence juvénile, la violence domestique, l’extrémisme et la traite des êtres humains.

    FACTEUR DE RISQUE HUMAIN : UN REGARD DE L’INTÉRIEUR

    Résumé

    Pour les organisations de sécurité publique, la réputation, notamment la manière dont elles sont perçues par l’opinion publique, est essentielle à leur crédibilité et à leur acceptation, en particulier sous l’angle du monopole de l’usage de la force ainsi que de la responsabilité et des obligations qui en découlent. Les comportements délibérément inadaptés et les actions préjudiciables provenant de l’intérieur, les « menaces internes », sont particulièrement fâcheux et peuvent mettre à mal l’intégrité de l’organisation ainsi que la qualité du travail. Dans le cadre d’une gestion globale des risques, le diagnostic psychologique des risques dans le contexte professionnel permet efficacement, d’une part, d’éloigner de l’organisation de manière précoce toute personne présentant des traits de personnalité potentiellement négatifs (p. ex. les aspirant·e·s de police ou les personnes entrant dans la profession avec une responsabilité particulière liée à leur fonction) et, d’autre part, de disposer d’informations solides sur la fiabilité à long terme d’une personne précise en cas d’incidents particuliers.

     

    SIMON C. HARDEGGER (Haute école spécialisée de Zurich – ZHAW)

    Depuis douze ans, Simon Carl Hardegger dirige le centre Diagnostik, Verkehrs- & Sicherheitspsychologie à l’Institut de psychologie appliquée de la Haute école spécialisée de Zurich (ZHAW). Après des études en psychologie, pédagogie et criminologie à Zurich, il a suivi différentes formations continues en économie, droit, gestion des ressources humaines, médiation et communication de crise. Ses travaux portent essentiellement sur le diagnostic psychologique dans les domaines d’application de la sécurité, de la conduite et de la circulation, et plus particulièrement sur le diagnostic des risques psychologiques. Dans le cadre d’échanges avec son large réseau d’expert·e·s et de praticien·ne·s, il développe continuellement des diagnostics psychologiques au croisement entre monde académique et pratique et conseille diverses organisations actives dans cette branche à l’aide des résultats de recherche qu’il a obtenus et de son expérience tirée des entreprises de conseil ainsi que des domaines de la sécurité et de l’armée.

    INTÉGRER LA POLICE : COMMENT SÉLECTIONNER ET PRÉPARER DES FUTURS POLICIERS ET POLICIÈRES, UNE ÉTUDE COMPARATIVE EUROPÉENNE

    Résumé

    « Recruitment, Education and Careers in the Police (RECPOL) » est un projet international de recherche comparative qui a suivi des aspirant·e·s de police dans la première partie de leur carrière, soit du début de leur formation jusqu’à quelques années de pratique du métier. Les principales questions à l’origine du projet RECPOL étaient les suivantes : Quel est le profil type des personnes recrutées pour travailler dans la police ? Comment sont-elles préparées par la formation policière et l’intégration dans la profession ? Quel est l’impact des différents systèmes de recrutement et de formation des polices concernant les attitudes et les points de vue sur le travail de ces nouveaux policiers et policières sortant de ces systèmes ? Ces questions fondamentales sont abordées dans une étude longitudinale, qui suit des futurs policiers et policières dans sept pays européens. Dans le recueil « The Making of a Police Officer: comparative perspectives on police education and recruitment », nous montrons que les aspirant·e·s de police présentent des similitudes frappantes entre les différents types de formation policière. Le contexte national semble jouer un rôle plus important que le type de système de formation. Durant cette présentation, j’aborderai plus en profondeur l’historique du projet et ses principaux enseignements, ainsi que nos considérations méthodologiques dans les différents pays.

     

    MARIE-LOUISE DAMEN (Norwegian Police University College)

    Marie-Louise Damen est professeure associée en méthodes de recherche quantitative au Collège universitaire de la Police norvégienne. Ses recherches portent sur la formation des polices et elle dirige le groupe de recherche « Police Education, Learning Environment and Students ». En tant que sociologue, elle s’intéresse à la manière dont les clivages sociaux influencent la participation socioculturelle de divers types dans la formation, la démarche protestataire et l’art. Depuis octobre 2017, elle coordonne le projet international de recherche « Recruitment, Education and Careers in the Police (RECPOL) ». En collaboration avec Tore Bjørgo, elle a rédigé l’ouvrage publié par les éditions Routledge « The Making of a Police Officer: Comparative Perspectives on Police Education and Recruitment ».

  • 14h40 – 16h00
    Workshop 6 Formation moderne des cadres de police (DE/EN) Stefan Aegerter | Thomas Feltes | Astrid Klukkert | Vesa Huotari
    14h40 – 16h00
    MODÉRATION : Anojen Kanagasingam (Institut Suisse de Police), Christiane Stieger (Institut Suisse de Police)
    « CONCEPT GÉNÉRAL DE FORMATION » – MISE EN PLACE D’UNE STRATÉGIE NATIONALE POUR LA FORMATION DES CADRES ET LA FORMATION CONTINUE

    Résumé

    Transformation numérique et structurelle, besoins individuels de développement versus modèles de carrière « prédéfinis », évolution des attentes par rapport aux compétences de leadership ; les tâches de conduite et de gestion des cadres de police ont considérablement changé ces dernières années. Comment doit se présenter une stratégie nationale pour la formation des cadres de police et la formation continue qui tienne compte de l’évolution des conditions cadres ? Que signifie la modularisation dans le contexte de la formation policière ? Le projet est axé non seulement sur le développement personnel, mais aussi sur les intérêts des corps de police et des lieux de formation (universités et hautes écoles spécialisées). Il s’agit de délivrer des certificats ainsi que des attestations de compétences et de formations qui puissent être utiles dans le domaine civil. Le projet veille à ce qu’une compréhension commune de la formation policière de base et continue soit favorisée par des offres axées sur les compétences et la qualité. Grâce à une unité de doctrine nationale, il vient soutenir les processus harmonisés et l’interopérabilité des forces de police. La coordination des formations de conduite, tous niveaux confondus (sof, sof sup et of), ainsi que d’autres besoins dans le domaine de la spécialisation garantit une harmonisation de toutes les offres, par-delà les frontières linguistiques.

     

    STEFAN AEGERTER (Institut Suisse de Police)

    Stefan Aegerter a obtenu un diplôme fédéral d’officier de carrière auprès de l’Académie militaire à l’EPFZ en 2004. Après avoir exercé cette fonction pendant plusieurs années, il a rejoint en 2016 l’Institut Suisse de Police à Neuchâtel, où il occupe, depuis 2020, le poste de vice-directeur. Il en assure également la direction ad interim jusqu’à la fin de l’année 2021. En outre, Stefan Aegerter est membre de la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse (CCPCS) et chef du projet CGF. Il siège notamment au comité stratégique du Centre de politique de sécurité à Genève ainsi qu’à la direction du programme du DAS Modern Policing à la FHNW, et préside les commissions nationales d’examen « Policière / Policier avec brevet fédéral / diplôme fédéral ». Au sein de l’état-major du gouvernement, il occupe la fonction de sous-chef d’état-major de la planification au grade de colonel.

    FORMATION CONTINUE ACADÉMIQUE DESTINÉE AUX POLICIÈRES ET POLICIERS : LE « MODÈLE DE BOCHUM »

    Résumé

    L’article aborde la formation de base et continue des policières et policiers en Allemagne. Il décrit les différentes structures induites par le système fédéral et porte un regard critique sur la formation, qui est largement coupée du monde extérieur, ainsi que sur les dépendances qui en résultent, entraînant la création d’une sous-culture fermée. L’enseignement des soft skills, comme la capacité à communiquer de manière appropriée en cas de conflit, passe souvent au second plan, tout comme la transmission de connaissances en matière de criminologie. Une résolution systématique et théorique des problèmes est tout aussi rare qu’une réflexion approfondie et interdisciplinaire sur les causes des comportements inappropriés, sur le rôle et la fonction de la police dans la société, ainsi que sur l’action de la police. L’Université de Bochum entend combler ces lacunes en proposant le cursus de formation continue « Criminologie, criminalistique et sciences policières » (« Kriminologie, Kriminalistik und Polizeiwissenschaft »), qui est présenté dans cet article.

     

    THOMAS FELTES (Ruhr-Universität Bochum)

    Thomas Feltes est juriste et spécialiste des sciences sociales. De 2002 à 2019, il a occupé la chaire de criminologie, de politique criminelle et de sciences policières à la Faculté de droit de la Ruhr-Universität Bochum (RUB). De 1992 à 2002, il était recteur de la Hochschule der Polizei du Bade-Wurtemberg. En tant qu’expert international, il a travaillé pendant plus de 35 ans pour l’ONU, l’UE, le Conseil de l’Europe, Interpol, le FBI, l’OSCE ainsi que d’autres organisations. En 2005, il a créé le cursus de Master « Criminologie, criminalistique et sciences policières » (« Kriminologie, Kriminalistik und Polizeiwissenschaft ») à la Faculté de droit de la RUB. De 2006 à 2010, il a été membre du comité fondateur de la Deutsche Hochschule für Polizei (DHPol). En 2018, sur proposition du gouvernement fédéral allemand, il a été élu par le Comité des ministres du Conseil de l’Europe au Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT), où il a représenté l’Allemagne jusqu’en 2020. Thomas Feltes est le directeur de publication de la Polizei-Newsletter, un service de presse mensuel sur des sujets liés à la police et à la criminologie, qui compte plus de 9000 abonné·e·s.

    ASTRID KLUKKERT (Ruhr-Universität Bochum)

    Astrid Klukkert est une criminologue et une géographe diplômée. Depuis 2003, elle travaille en alternance comme collaboratrice scientifique et de manière indépendante à la chaire de criminologie, de politique criminelle et de sciences policières de la Ruhr-Universität Bochum (RUB) (depuis 2019 : chaire de criminologie). Elle a participé à divers projets de recherche, notamment ceux de l’Institut für Sicherheits- und Präventionsforschung (ISIP, Hambourg), de la Stadtentwicklungsgesellschaft Hamburg (STEG), de la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG) et de la RUB. Parmi ces projets, relevons p. ex. « Wirksamkeit technischer Einbruchsprävention bei Wohn- und Geschäftsobjekten » (RUB) et « Polizeigewalt – Police Use of Force » (DFG/RUB). Depuis la création du Master « Criminologie, criminalistique et sciences policières » (« Kriminologie, Kriminalistik und Polizeiwissenschaft ») à la Faculté de droit de la RUB en 2005, Astrid Klukkert a également occupé le poste de chargée de cours. Depuis 2015, elle y travaille en tant que coordinatrice du cursus.

    L’EFFICACITÉ DE LA FORMATION POLICIÈRE POUR LES POSTES DE CADRES EN FINLANDE

    Résumé

    En Finlande, l’efficacité de la formation policière est étudiée à la loupe depuis au moins deux décennies. L’évaluation a été plus systématique au premier niveau de préparation des aspirantes et aspirants de police (Bachelor en missions de police) qu’au niveau avancé de préparation ultérieure de certaines de ces personnes à des postes supérieurs dans la Police finlandaise (Master en missions de police). Dans sa présentation, Vesa Huotari exposera quelques enseignements tirés des tentatives de définir conceptuellement, d’appréhender méthodologiquement et de caractériser substantiellement l’efficacité de la formation des cadres de la Police finlandaise. Puisque ces fonctions sont aujourd’hui officiellement ouvertes à toute personne titulaire d’un diplôme de police ou d’un Bachelor et d’un Master en missions de police, le Collège universitaire de police rivalise, concernant la formation policière supérieure, avec toutes les autres universités (offrant, peut-être, des possibilités d’études plus flexibles à proximité du lieu de résidence des agent·e·s de police). Cela modifie-t-il notablement les conditions d’évaluation de l’efficacité de la formation des cadres de police dispensée par le Collège universitaire de police ?

     

    VESA HUOTARI (Police University College of Finland)

    Après quinze ans d’activités de recherche à l’Université de Tampere, Vesa Huotari a passé quinze années en tant que chercheur principal au sein du Collège universitaire de police. Dans cette dernière fonction, il a participé à des travaux de recherche et d’investigation portant sur une variété de thèmes, notamment la conception d’un système d’évaluation à 360 degrés concernant les cadres de police, une étude barométrique du personnel de la police, le développement horizontal des carrières, une étude sur le harcèlement sexuel dans la formation policière, l’évaluation de l’égalité des genres dans la Police finlandaise, des projets sur l’utilisation de simulations et des analyses de faisabilité de la fusion des écoles relevant du ministère de l’Intérieur, le renforcement de la sécurité des infrastructures critiques ainsi qu’une analyse de la complexité des opérations de police de la circulation. La dernière publication est intitulée « Innovations and Innovativeness in the Police & Policing » (en anglais et disponible gratuitement sur internet). Vesa Huotari est membre du conseil consultatif international du Scottish Institute for Policing Research (SIPR) et participe également aux travaux de l’Agence de l’Union européenne pour la formation des services répressifs (CEPOL).

  • 16h00 – 16h20
    Pause
  • 16h20 – 16h40
    exposé Le Service de recherche scientifique de la Police cantonale de Bâle-Ville – pont entre théorie scientifique et réalités du travail de police Bettina Frei
    16h20 – 16h40
    LE SERVICE DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE DE LA POLICE CANTONALE DE BÂLE-VILLE – PONT ENTRE THÉORIE SCIENTIFIQUE ET RÉALITÉS DU TRAVAIL DE POLICE

    Résumé          

    L’environnement professionnel policier de plus en plus complexe nécessite des mesures ciblées et fondées sur des preuves. Une coopération entre la science et la pratique est un bon moyen de relever avec brio les défis stratégiques et opérationnels. La Police cantonale de Bâle-Ville s’est donc entourée d’un appui scientifique au commandement : le département d’aide au commandement constitue un centre de services administratifs, stratégiques et organisationnels pour la direction de la police. Le Service de recherche scientifique créé en 2018 assume des tâches scientifiques et politiques et a pour mandat de conseiller la direction de la police, notamment par le biais de connaissances interdisciplinaires, d’élaborer des bases stratégiques et conceptuelles aux fins de prise de décision et d’analyser les nouveaux développements dans le domaine des sciences et de la politique. La préoccupation principale est de préparer la recherche scientifique pour le travail de la police d’une manière qui soit applicable sur le terrain. C’est ainsi qu’un projet de recherche sur la lutte contre la violence a permis d’élaborer un modèle de violence propre à Bâle en formulant des recommandations de mesures pertinentes. L’objectif est de lutter encore plus efficacement contre la violence à Bâle.

     

    BETTINA FREI (Police cantonale de Bâle-Ville)

    Depuis octobre 2019, Bettina Anja Frei fait partie du Service de recherche scientifique de la Police cantonale de Bâle-Ville en tant que spécialiste en lutte contre la violence. Comme son poste actuel a été créé lorsque le Conseil d’État a fixé les priorités et est limité jusqu’en septembre 2022, elle le partage avec Joëlle Salathe (à 50 % chacune). Bettina Frei partage son expérience dans le domaine de la lutte contre la violence sous un angle non gouvernemental et axé sur les victimes. Ethnologue de formation, elle a préparé une thèse sur la migration et les nouveaux médias à l’Université de Bâle.

  • 16h40 – 17h00
    Conclusion et clôture Stefan Aegerter | Cyril Amberg
    16h40 – 17h00
    INTERVENANTS
    STEFAN AEGERTER (Institut Suisse de Police)

    Stefan Aegerter a obtenu un diplôme fédéral d’officier de carrière auprès de l’Académie militaire à l’EPFZ en 2004. Après avoir exercé cette fonction pendant plusieurs années, il a rejoint en 2016 l’Institut Suisse de Police à Neuchâtel, où il occupe, depuis 2020, le poste de vice-directeur. Il en assure également la direction ad interim jusqu’à la fin de l’année 2021. En outre, Stefan Aegerter est membre de la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse (CCPCS) et chef du projet CGF. Il siège notamment au comité stratégique du Centre de politique de sécurité à Genève ainsi qu’à la direction du programme du DAS Modern Policing à la FHNW, et préside les commissions nationales d’examen « Policière / Policier avec brevet fédéral / diplôme fédéral ». Au sein de l’état-major du gouvernement, il occupe la fonction de sous-chef d’état-major de la planification au grade de colonel.

    CYRIL AMBERG (Institut Suisse de Police)

    Cyril Amberg est actuellement membre de la direction de l’Institut Suisse de Police (ISP), où il est en charge, depuis 2020, du domaine « Recherche, Enseignement, CentreDoc, Service linguistique ». Titulaire d’une licence et d’un diplôme d’études approfondies en relations internationales (spécialisation : droit international) de l’Institut de hautes études internationales et du développement, il a rejoint l’ISP en 2011 et y a exercé différentes fonctions, après avoir œuvré dans les domaines de la coopération internationale et de la traduction en début de carrière. Il est par ailleurs rédacteur en chef de format magazine – Revue de formation et de recherche policières depuis 2017 et représente l’Institut au sein de l’Assemblée générale du réseau FRANCOPOL depuis 2013.

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