24 mars 2023

Le nouveau CGF : un projet global de réforme

Face aux défis présents et futurs de la police suisse, il est important d’adapter la formation de base et continue des cadres et spécialistes. À l’avenir, les acquis seront pris en compte et chaque diplôme devrait déboucher sur une passerelle de formation. Grâce à un processus global d’harmonisation, de modernisation et de modularisation, il sera possible d’avoir des parcours individuels de formation tout en renforçant l’attractivité des carrières.

Les défis actuels et futurs de la police suisse

Bon nombre de défis attendent les métiers de la police à l’avenir. Si certains sont déjà clairement identifiables aujourd’hui, d’autres ne peuvent être que présagés. Il est par conséquent d’autant plus important de commencer à se préparer intensément à tous les scénarios et développements possibles. Entre les mœurs sociétales en constante évolution, les problèmes de reconnaissance de formation des cadres et spécialistes, mais également la pénurie de main-d’œuvre, la police doit trouver un moyen efficace et durable de résoudre ces défis présents et futurs.

Il manque en effet un moyen aux policières et policiers de faire valoir leurs formations continues en Suisse mais aussi à l’international. Par le biais de collaborations avec les hautes écoles et universités, ces formations pourraient être reconnues dans le but d'attribuer des crédits ECTS aux diplômes délivrés par l’ISP. De plus, la société actuelle assiste à une mutation numérique ainsi qu'à l’arrivée des générations Z et Alpha dans le monde du travail et le départ à la retraite de la génération X. Par conséquent, une véritable adaptation est nécessaire afin d'accompagner ces changements.

Les défis de la société mentionnés ainsi que la menace d’une perte d’attractivité du métier policier nécessitent une adaptation des formations aux circonstances et aux réalités nouvelles ou futures. C’est pour cette raison que ce nouveau Concept de général de formation (CGF) a été élaboré.

Le nouveau CGF, pour une formation continue tournée vers le futur

Quel est le potentiel de développement une fois la formation terminée ? Comment maintenir, voire renforcer l’attractivité de la profession policière ? Quelles perspectives se présentent à une policière occupant une fonction de cadre depuis des années ou à un spécialiste expérimenté ? De nombreux corps de police sont en train de perdre des cadres rompus à leur métier et recherchent des solutions pour freiner cette tendance. Le nouveau CGF vise à apporter des possibilités de développement en ce sens, passant par exemple par la modularisation du système de formation de base et continue de l’ensemble des cadres et spécialistes, ce qui offrirait une passerelle vers une formation continue plus générale, en collaboration avec des universités et des hautes écoles. En définitive, le but est de valoriser davantage la profession afin de maintenir le personnel actif et d’attirer de nouvelles personnes.

Ensuite, il est aussi important de se pencher sur l’harmonisation de la formation au niveau de la Suisse. De par le plurilinguisme, la différence de mentalités et de régions, il semble essentiel de s’adresser à tous les corps sur le même pied d’égalité. L’objectif est de viser une harmonisation des offres de formation ou leur intégration dans le système dual de formation qui a fait ses preuves. Malgré les difficultés, c’est un défi posé par l’ISP que d’avoir une vision globale de l’horizon helvétique.

En outre, la formation continue n’a que très peu été modifiée depuis ses débuts. Aujourd’hui, il est primordial de moderniser les offres de formation pour qu’elles soient adaptées aux temps actuels. L’ISP doit veiller à intégrer des moyens numériques dans ses offres de cours mais aussi à enseigner à ses formatrices et formateurs la manière de les utiliser correctement et judicieusement. Comme cité précédemment, les générations actives dans le monde professionnel changent, alors il semble important d’ajouter, dans la formation même des instructrices et instructeurs, des cours qui visent à atteindre cet objectif. Enfin, une police moderne est une contribution fondamentale à la garantie de la sécurité publique.

Finalement, le nouveau CGF peut se résumer en trois mots-clés : modulariser, harmoniser et moderniser la formation de base et continue des cadres et spécialistes. Ce n’est qu’ainsi que celle-ci pourra répondre aux exigences, besoins et conditions de ces fonctions à l’avenir.

Le projet précédent, le CGF 2020

Il faut cependant ajouter que le nouveau CGF fait suite au CGF 2020, qui portait sur la réforme de la formation de base. Ce dernier avait pour but de l’axer sur les compétences mais aussi de changer son déroulement. La première année, au sein de l’une des six écoles de police, débouche désormais sur l’examen préliminaire (Examen de la capacité opérationnelle, ECO), qui a fait l’objet d’une harmonisation sur le plan national. La deuxième année, les futures policières et futurs policiers mettent en pratique leurs acquis dans les corps de police. La formation est ainsi couronnée par l’examen principal (Examen professionnel, EP). Ces nouveautés ont, l’année dernière, fait leurs preuves puisque la première volée de policières et policiers est sortie diplômée de cette nouvelle formation.

Par la police et pour la police

Mandat a été donné au directeur de l’ISP de chapeauter le projet dans son ensemble. La direction opérationnelle du projet a été confiée à deux représentants de la CCPCS (Philippe Allain, commandant de la Police cantonale Fribourg et Christian Brenzikofer, commandant de la Police cantonale bernoise) ainsi qu’à Stefan Aegerter, directeur de l’ISP. La coordination est entre les mains de Marlis Jacot-Guillarmod, nouvelle vice-directrice et cheffe d’état-major de l’ISP, et d’Anojen Kanagasingam, responsable du Secrétariat de l’Organisation du monde du travail Police.

La direction du projet répond de son travail devant le comité de projet, organe qui est présidé par Alain Ribaux, représentant de la CCDJP et président de la ComPol, et composé également de deux personnes représentant le Conseil de fondation de l’ISP (Johanna Bundi Ryser, présidente de la FSFP et le commandant Roberto Torrente, de la SCPVS) ainsi que de deux représentants de la CCPCS (Reto Cavelti, commandant de la Police cantonale d’Appenzell Rhodes-Extérieures et Pascal Luthi, commandant de la Police neuchâteloise).

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